Sous un ciel clément permettant d'admirer en route le magnifique paysage des rives du lac Léman et enfin de gagner, après un voyage de deux bonnes heures sans encombres, la pittoresque ville de Sion, nous étions invités à rencontrer les élèves du Lycée collège des Creusets, étudiants en section cinéma, à découvrir, accompagnés de leur professeur de photographie et cinéma Mme Fiorina, leur atelier de photographie argentique, leur immense salle de projection privée jouxtant le fond de la Fondation Fellini jalousement conservé entre les murs de l'abri antiatomique du Lycée. L'ensemble est inédit et impressionnant.  

Puis nous avons tous rallié à pied la Maison du Diable située en lisière de la ville médiévale. Nous y étions très amicalement attendus par Nicolas Rouiller, directeur de la Fondation Fellini, qui a introduit la visite des lieux en un bref rappel historique de la Maison du Diable, construite au XVIème siècle par un riche notable, Georges Supersaxo, proche d'Henri IV et Marie de Médicis et dont le patronyme nous a surpris. Les armoiries des souverains de France figurent sur les voûtes de l'entrée de la maison ce qui constituait, comme l'a souligné notre hôte, un bon augure pour nos échanges. 

Les jeunes cinéastes de l'atelier du Regard, pilotés par Mme Fiorina leur professeur, sous l'égide de la Fondation Fellini, étaient légitimement  fiers de nous faire découvrir l'exposition de leur travaux photographiques et filmiques, résultat de leur recherches créatives sur le thème du Black-Out. La scénographie très originale, pensée en osmose avec le thème évoqué et développée en trois parties narratives et sur trois étages, plongeait les salles d'exposition dans le noir et nous contraignaient à découvrir les oeuvres à la lueur de la lampe d'un portable ou de lampes torches fournies à l'entrée et allumées pour la circonstance. Des tas de papiers froissés et faux détritus jonchaient les coins des murs d'exposition et des mots inscrits en graffitis intercalés entre les images fixes ou animées interpellaient le spectateur en mode post apocalyptique.

En point d'orgue très attendu par les jeunes ogres et ogresses franco-suisses que la culture cinématographique n'avait pas suffi à nourrir, une raclette à volonté, servie à l'ombre des parasols dans la cour de la Fondation, a clôturé cette réception de façon très conviviale.

Au terme de ce copieux programme et après avoir pris congé de nos hôtes, nous avons visité le coeur médiéval de Sion et déambulé avec plaisir et surprises dans ses rues pittoresques, sous le regard millénaire, bienveillant et encore enneigé des montagnes alpines environnantes.

Une belle échappée printanière, un atelier du regard à ciel découvert dont nous sommes rentrés gorgés d'idées neuves et créatives, désireux de pérenniser cet échange ô combien stimulant dans le cadre de nos apprentissages.